Nous contacter
Fédération Française de Course d'Orientation
15 passage de Mauxins
75019 PARIS
Tel : 01 47 97 11 91
Publié le 08/08/2022
Les championnats d'Europe marquaient cette année le retour des courses internationales en forêt, après une première partie de saison entièrement dédiée au sprint et avant des championnats du monde 2023 qui auront lieu en forêt.
C'est en Estonie que l'équipe de France, composée de 15 athlètes, s'est rendue pour disputer une moyenne distance, une longue distance et un relais. Si la plupart des athlètes n'avaient pas fait de cette compétition arrivée seulement un mois après les WOC urbains, leur priorité, les résultats obtenus ont pourtant été très satisfaisants. « Le bilan est positif, avec des résultats significatifs sur chaque format. Il faut toutefois nuancer, avec également des coureurs plus en retrait, voire en difficulté en début de semaine. Mais cela s’explique en grande partie par l’absence de préparation spécifique, en tout cas collectivement, pour ces terrains très particuliers et exigeants », confie Charly Boichut, entraîneur national.
Longue distance : la démonstration de Quentin Moulet
La longue distance s'annonçait éprouvante et elle l'a été. « On a assisté à une longue distance d’une exigence hors du commun, usante tant physiquement (pour se battre dans la végétation) que mentalement (il fallait en permanence garder le contact carte-terrain et la direction), qui restera dans les annales », commente Charly Boichut. Dans ce contexte, les Français ont tous su s’accrocher pour aller au bout. « Beaucoup de nos coureurs ont eu une course globalement satisfaisante, mais gâchée par une déconcentration qui a pu leur coûter cher. Ils ont aussi eu de grosses difficultés à finir la course, avec une fatigue extrême dûe notamment aux temps de course exagérés », détaille l'entraîneur. Finalement, sur un format qui valorise l'expérience (et donc l'âge), c'est Quentin Moulet, 22 ans, qui s'en sort le mieux avec une très belle 17ème place, à 10 minutes des meilleurs mondiaux. « La place elle-même ne paraît peut-être pas extraordinaire, mais la performance est bluffante et très prometteuse ; même si on savait depuis longtemps que Quentin a un profil pour exceller en longue distance à terme », souligne Charly Boichut. Chez les femmes, Maëlle Beauvir a réalisé une course aboutie et vient prendre une 37ème place. Mathieu Perrin a lui confirmé ses qualités malgré un passage à vide après l’heure de course, en terminant 26ème.
Moyenne distance : deux Français dans le top 10
Sur la qualification de la moyenne distance, sept Français sur les 14 engagés ont obtenu leur ticket pour la finale. Six passent aisément, « simplement en faisant le boulot ». Pour les autres, ça a été plus compliqué. Certains, gênés par la faible visiblité, ont manqué d'efficacité voire commis des fautes rédhibitoires. En finale, Cécile Calandry, seule Française qualifiée, a obtenu une belle 30ème place. Chez les hommes, deux performances sont à souligner : la 5ème place ex-aequo de Loïc Capbern, qui a bénéficié de circonstances de course favorables en courant avec celui qui finira deuxième (« Cela fait partie de la CO, on a trop souvent pesté de voir des coureurs nous passer devant ainsi, cette fois sachons en profiter tout en restant lucide », analyse Charly Boichut.) et la 8ème place de Mathieu Perrin. Ce dernier a réalisé une course irréprochable, tout au long de laquelle « il a exploité ses qualités, en restant conscient de ses limites », pour atteindre pour la première fois de sa carrière le top 10 mondial. Il prouve ainsi son importante progression depuis son arrivée chez les élites en 2019. Le jeune Quentin Moulet se classe lui 33ème, confirmant qu'il a toute sa place dans cette équipe seniors. Maxime Rauturier prend la 40ème place, Raphaël Masliah la 43ème et Nicolas Rio la 52ème.
Relais : des Français dans le top mondial
La semaine se terminait par la tant attendue épreuve du relais, pour laquelle la France alignait des coureurs relativement jeunes. Chez les hommes, Loïc Capbern ouvrait le bal. Après une belle erreur sur le premier poste qui aurait pu mettre la France hors-jeu, il a su réagir et réaliser une bonne suite de course, lançant ainsi son coéquipier Quentin Moulet dans de bonnes conditions. Ce dernier, imperturbable, a su réaliser ce que l'équipe attendait de lui, en écartant toutes erreurs significatives. Mathieu Perrin, dernier relayeur, a ainsi pris le départ, dans le match pour le top 6. Il a délivré un très beau relais, durant lequel il a beaucoup mené, exploitant pleinement ses qualités techniques, pour finir à la 6ème place au classement des nations. « Ce petit podium vient souligner une fois de plus notre savoir-faire historique en relais et sur les terrains exigeants techniquement et ce, malgré une équipe peu expérimentée à l’international. Ce résultat entretient nos ambitions de médailles pour les futures échéances. En parallèle, les équipes 2 et 3 ont montré de belles choses et pris de l'expérience en côtoyant le haut niveau international », analyse Charly Boichut.
Le relais femmes (Maëlle Beauvir, Cécile Calandry, Chloé Dudoignon) a subi en dernière minute le forfait de Florence Hanauer, poussant Chloé Dudoignon à assumer un rôle pour lequel elle n'avait pas été préparée. La tâche a été d'autant plus ardue que Maëlle Beauvir a réalisé un très bon premier relais et Cécile Calandry assuré la présence de la France dans un très bon groupe. Chloé Dudoignon s'est donc retrouvée avec des dames nettement plus fortes et sans doute une peur de gâcher le travail réalisé par ses coéquipières. Finalement, malgré une course un peu difficile, l'équipe prend une 12ème place au classement des nations : un résultat que même l'"équipe-type" n'a pas toujours atteint ces dernières années. « Avec un peu de recul, il faut surtout retenir que notre relais dames continue son retour parmi les nations qui comptent », se réjouit Charly Boichut.
Objectif WOC 2023
Ces championnats d'Europe servaient d'entame au cycle forêt qui se terminera en juillet prochain par les WOC en Suisse, pour lesquels l'équipe de France espère au moins une médaille. « Démarrer avec deux petits podiums et de belles promesses est une base particulièrement intéressante. Nos coureurs ont des qualités certaines, à nous de les accompagner au mieux dans cette nouvelle préparation », conclut l'entraîneur. Prochaine étape pour les athlètes (étudiants) : les championnats du monde universitaires en Suisse la semaine prochaine, pour lesquels les ambitions sont élevées.