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Cap sur l’élite vétérane : Les Championnats du Monde Masters de Course d’Orientation arrivent !

Publié le 05/08/2025



Qui sont nos Champions Masters?

Depuis 1983, les orienteurs peuvent participer à des championnats du monde (WMOC) dès qu’ils sont en HD35. Les WMOC s’intègrent aux World Master Games environ tous les 4 ans, évènements organisés par le Comité International Olympique. Nous comptons jusqu’à ce jour 13 orienteurs médaillés aux mondiaux dont 7 champions du monde. Mais qui sont-ils ? Vous allez découvrir 6 d’entre eux : Céline Dodin, la plus titrée car 4 fois championne du monde avec un triplé en 2023 ; Etienne Bousser, premier champion du monde en 1989 lors des WMG ; Fabrice Vannier, 3 titres mondiaux avec 9 ans d’écart ; Jérôme Baudson, 1 titre mondial en 2023 ; Marie Morlon, titrée sur ses terres Suèdoises et Sandra Olivier, titrée en 2013. On n’oublie pas Philippe Page, 2 titres mondiaux, premier et le seul actuellement à en remporter un sur un autre continent, mais qui préfère rester discret.


-   D’où viennent ses champions ?

Fabrice est tombé dedans tout petit, des souvenirs d’arénas bien boueuses. Mais d’autres ont connus l’orientation tard comme Etienne à 25ans grâce à l’armée ou encore Sandra lors d’un stage de professeurs d’EPS où elle s’est même demandé si ce sport existait vraiment. Mais aussi Jérôme qui fit une rencontre importante, lors d’un orient’show, avec Serguei Smirnov qui le fit s’inscrire dans son club. Pour les autres, ce fut lors des années scolaires par l’UNSS, les Scouts ou tout simplement une amie... D’ailleurs, Marie a fait de la CO simplement pour être amie avec une fille qui en faisait. Est-ce qu’elles sont devenues amies ? Et oui !

 

 

- Qu’aiment-ils dans l’orientation ?

Heureusement, la plupart aime la lecture de carte, la synchronisation entre le physique et le cérébral, et bien entendu la nature. Mais aussi, la compétition, devoir trouver les balises le plus vite possible en construisant soi-même son itinéraire.

 

-  Leurs terrains favoris.

Les reliefs, les dolines, les micros-reliefs, les terrains difficiles comme dans le Jura, le Larzac ou la carte de Mazayes. Cela vous étonne ? Bon, Jérôme a un faible pour les terrains urbains, souvent liés aux sprints et donc leurs titres.

 

-  Des faiblesses ? Vraiment ?

Et oui ! Et on y retrouve de tout. La survitesse, le manque de confiance en soi à l’approche d’un poste, le stress, les longs poste à poste... Et oui, ils sont comme vous !

 

-  L’entraînement à l’étranger.

Que ce soit de la compétition, des entraînements ou des stages, la découverte de nouveaux terrains et de nouvelles cartes a toujours été un moteur de progression. Cela demande une adaptation carte/terrain qui change vraiment de la France. Pour Céline, plus on voit de terrain et plus on s’adapte vite. Etienne compte à ce jour 558 compétitions à l’étranger. L’apprentissage sur de nouveaux terrains et nécessaire, long et difficile et peut être un cauchemar. Jérôme a passé quelques années au Brésil, Marie a fait ses premières années en Suède, des terrains très différents de chez nous.

 

-  Vous êtes fan de nos Champions, mais de qui eux sont-ils fan ?

Thierry Gueorgiou ? Pour certain oui, mais pas que. Etienne était fan d’un Norvégien, Oyvin Thon, qui fut multiple champion du monde dans les années 80. Jörgen Martensson était une star dans la jeunesse de Fabrice. Mais ils sont fans entre eux aussi. Sandra était admirative de Marie quand elle a commencé.

 

 

-   Où ont-ils courus les WMOC ?

Pour la plupart, ils ont écumé tous les terrains d’Europe. Du Portugal jusqu’en Finlande, en passant par le Suède, l’Allemagne, la Lettonie, l’Estonie, l’Italie, la Slovaquie, le Danemarque, la Suisse, la Hongrie, la République Tchèque, l’Ecosse, la Norvège et l’Espagne. Certains sont sortis de l’Europe comme Philippe et Jérôme au Brésil. Sandra et Etienne en Australie. Etienne a participé à 13 WMOC.

 

-  Mais pourquoi aiment-ils participer aux Masters ?

Ils aiment tout ! L’ambiance, les participants, les organisateurs, les accompagnateurs, les terrains, les cartes, les circuits adaptés à l’âge de chacun et de superbes moments à partager entre tous même quand on ne parle pas la même longue, on y arrive toujours. Ce qui est formidable, c’est de voir les anciens se donner encore à fond et les encouragements qu’ils reçoivent. Le partage entre les participants comme on a pu le voir en 2023 où Kristin Viikma, une Estonienne fraichement sortie de l’école d’ostéopathie, a soigné Sandra et lui a permis de se faire plaisir sur les courses en forêt.

 

-  Les meilleurs souvenirs des Masters.

Forcément l’acquisition du titre ! Mais très difficile en 2022 pour Céline qui avait terminé déjà deux fois 3ème et qui gagne enfin le titre sur la longue avec 4 minutes d’avance. Puis les 3 titres l’année suivante. Pour Fabrice, c’est ses deux titres et sa deuxième place en 2022 qu’il a partagé sur place avec une fine équipe dont sa compagne en faisait partie. Sandra n’oubliera jamais l’Australie où elle vit des terrains fabuleux avec des rochers bleus et des eucalyptus, mais aussi sa rencontre avec des Kangourou lors d’un entraînement. Elle fit sa meilleure course en Italie avec seulement 20 secondes de faute. Et puis il y a des rencontres que l’on n’imagine pas, comme en 2023 où Céline Dodin a reçu sa médaille des mains d’Anastasiya Kuzmina, championne Olympique en biathlon qui donne les médailles. D’ailleurs, elle en a profité pour avoir une jolie photo avec elle ! Il en rigole maintenant, mais Jérôme a joué de malchance. D’abord en 2022 en Italie où il réserve une voiture un jour trop tard et il a fallu le récupérer pour l’emmener sur le lieu de la qualification du sprint puis retourner chercher sa voiture. Et en 2023, où sa voiture tombe en panne à 900km du lieu de course, deux jours avant le début des épreuves. Il a dû prendre un train avec sa femme jusqu’en Tchéquie où il a retrouvé des amis qui ont été son chauffeur toute la semaine. Heureusement, cela s’est mieux passé qu’en Italie car il gagne le titre. Bon, en revanche à la gare en Allemagne, ils n’ont retrouvé que les roues de leurs vélos !

 

-   Les Masters, se sont aussi des déceptions.

A cause souvent de blessures, comme en 2019. Fabrice se fait une déchirure musculaire après 10 minutes de course sur la finale de la moyenne, ce qui l’oblige à terminer sur une jambe et à participer à la finale de la longue en marchant. La même année, Etienne qui se casse un doigt de pied lors de l’entraînement en forêt ; Et l’année dernière en Finlande où Céline n’a pu reprendre la course qu’une semaine avant les WMOC et qui a eu peur lors des courses de tomber et de se refaire mal. Sandra, qui se fit une entorse en 2023, une semaine avant les WMOC lors des O’France. Elle participe à la qualification du sprint en marchant. Marie, la même année qui attrape le Covid lors des WMOC. Mais aussi des erreurs. Jérôme en 2022, sur la qualification du sprint, qui oublie de pointer une balise. Etienne qui se perd lors de la finale de la longue en Australie : << Aller au bout du monde pour abandonner, c’est le comble >>.

-  La préparation pour obtenir le titre !

En général, 4 mois avant, c’est 5 entraînements par semaine. Entre, orientation, simulation et physique où la pratique du fractionné est très présente. Jérôme s’est construit un plan d’entraînement avec son ami Jérôme Danel avec des sprints solo et des simulations sur les cartes des WMOC. Lorsque Fabrice était en entraînement d’orientation, il se mettait en condition comme si c’était une compétition imortante. Rien n’était oublié, échauffement, concentration, allure de course. Et c’est pareil pour les compétitions, garder le rythme comme en 2022 où il participa à sa dernière course une semaine avant WMOC lors d’un petit sprint local. A l’inverse, Céline était plutôt loin des compétitions, donc elle a fait beaucoup d’entraînement terrain pour prendre le rythme.

Question hygiène de vie, Etienne fait assez attention à son alimentation à l’approche des championnats comme Sandra qui elle s’est plutôt tout le temps. Sinon, elle sort moins. Fabrice, se préparait mentalement en pensant régulièrement aux cartes et terrains. Il s’imposait aussi un rythme bien calculé surtout lors des WMOC. La sieste à telle heure, le couché à telle heure, le levé aussi. Séances d’étirements le soir, le matin. Mais une bonne ambiance qui se retrouve aussi avec Céline en 2023 où elle part en co-voiturage et en camping avec deux amis. C’était repas équilibré, visites culturelle, promenade en ville, restaurants et glaces artisanales !

Par rapport au travail et la vie de famille, tous n’ont pas changer leurs habitudes. Seul Fabrice a pris 4 semaines de vacances en 2013 avant les Championnats et il a organisé son travail, surtout les transports pour être au meilleur de sa forme comme en 2022.

Avant de prendre le départ, chacun à un petit rituel d’échauffement. Sandra, et Etienne prennent soin de leurs jambes et chevilles surtout avec des massages aux huiles ou strap et chevillières.  Jérôme fait 5 minutes de proprioception pour une meilleure concentration. Mais on a aussi la grande romantique qu’est Marie, qui n’oublie jamais un petit bisou de son mari.

-   Et après le titre, qu’est-ce qui a changé ?

En fait, rien pour la plupart car comme le dit Céline : << Ce ne sont que des Masters.>> Certains ont réalisé des interviews dans les magazines d’orientation ou les journaux locaux. Pas d’autographes, ou très peu. Fabrice n’en parle pas, mais lors d’une nationale en 2018, un jeune orienteur demande à Fabrice un autographe, fier de rencontrer un champion du Monde.

La plupart ont gardé des contacts avec des étrangers. Mais pour certains comme Sandra, la barrière de la langue est un souci.

-   Mais nos champions ne participent pas seulement à des compétitions d’orientation.

Pour la plupart, cela reste autour de la course à pied. Beaucoup de Raids, de Trails et de cross. Jérôme et Céline ont remporté la médaille d’argent en équipe aux championnats de France de Cross et Fabrice celle de bronze avec son équipe de cross. Etienne et Jérôme ont fait du 3000m Steeple. Dans les années 70, Etienne a réalisé 9”02 contre 9”01 pour Jérôme dans les années 2000. Aussi fort l’un que l’autre ! Céline était à la base une skieuse alpine jusqu’à ses 18 ans.

-  Leurs objectifs futurs aux Masters.

Jérôme espère un podium sur le sprint de cette année en Espagne et de faire une belle course sur la longue distance. Céline veut retrouver le chemin de la victoire en espérant que les planètes s’alignent bien, surtout si les blessures sont absentes. Niveau blessure, Sandra vise le TOP 10 depuis quelques années, surtout depuis qu’elle a eu la maladie de Lyme. Mais comme Marie, pour elles le principal c’est de participer dans de bonnes conditions et de se régaler sur des circuits bien tracés et des terrains variés et chouettes. Et bien sûr faire les meilleurs résultats possibles. Fabrice a hâte de revenir aux Masters en grande forme sur des terrains sympas. Pour Etienne, c’est de pouvoir y participer encore et de toujours faire le mieux possible. La difficulté quand on arrive aux catégories des plus de 75 ans, c’est qu’une année de différence se ressent beaucoup. Il est plus facile d’atteindre un podium lors des deux premières années de sa catégorie.

 

 

-  Se voient-ils encore participer aux Masters à 90 ans ?

Ils l’espèrent tous forcément, mais encore en forme bien sûr ! Ce serait tellement beau. Etienne, lorsqu’il avait 40 ans lors de son premier Master, il a vue Bertil Norenfeld courir encore à 90 ans. Il s’est dit qu’il avait encore 50 ans de compétitions devant lui. Et même si nous ne sommes pas complètement en forme, participer est toujours possible. Certains se souviendront peut-être que lors des Masters de 2019 en Lettonie, Gunnar Timner a participé avec un déambulateur à roulette en forêt !

 

Maintenant que vous connaissez mieux nos champions Masters, il ne vous reste plus qu’à les rencontrer en vrai !

 

D’un niveau beaucoup moins relevé que les WMOC, il existe les EMG (European Master Games) organisés tous les 4 ans par le CIO où la course d'orientation est représentée. A ce jour, il n’y a eu qu’en 2015 à Nice que des Français ont remporté le titre. On y retrouve Céline Dodin, Benjamin Maurice et Benoît Sol qui cumulent 4 titres européens.

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