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De l’orientering scandinave à la course d’orientation française

Histoire de l’exportation d’un sport

 

 

Naissance et diffusion de l’orientering
L’orientering naît dans les pays situés autour de la Baltique à la fin du XIXe de la rencontre entre des activités topographiques militaires et un contexte d’expansion des sports modernes en Europe. Les premiers concours d’orientation civils se tiennent en Norvège dés 1897 (Bergen, Tjalve), en Suède à partir de 1901 (Saltsjöbaden) puis simultanément en Finlande et au Danemark. Mais c’est en Suède que la nouvelle activité se développe et s’institutionnalise en 1919 sous l’égide de la fédération d’athlétisme. L’engouement populaire qui en résulte conduit à l’autonomisation de la Svenska orienteringsförbundets en 1938. Dés 1932 des rencontres (Suède-Norvège 1932, Suède-Finlande 1935, Suède-Finlande-Norvège 1938) ont relancé les pratiques stagnantes dans les autres pays et aboutissent après-guerre à la création des fédérations norvégienne et finlandaise (1945), danoise (1950). La construction du sport à l’international est le fait d’une coordination inter-nordique (Nordisk orienterings råds) créée en 1946 : il s’agit d’élaborer un calendrier, harmoniser les règlements et convaincre d’autres pays à rejoindre le club trop fermé des adeptes de ce sport. La stratégie consiste à impulser directement le modèle nordique en entretenant des échanges avec les nations qui pratiquent l’orientation dans des modalités scoutes, militaires ou touristiques notablement différentes. Des « visites de propagande » sont ainsi organisées par des prosélytes suédois (Bjorn Kjellström, Rak Lagerfelt, Peo Bengtsson) aux Etats-Unis et en Europe. L’invitation à la conférence de Sandviken en
1959 prépare le terrain à l’adoption des statuts de l’International orienteering federation (IOF) le 22 mai 1961 à Copenhague : sont retenues, sans grande difficulté, les modalités nordiques pour la définition du sport orienteering. Dix pays européens en deviennent les premiers membres : Suède, Norvège, Finlande, Danemark, Bulgarie, Hongrie, Tchécoslovaquie, Allemagne de l’Est, Allemagne de l’Ouest et Suisse.


Des cross-country d’orientation à la course d’orientation française
L’absence de la France s’explique par son défaut de structure sportive d’orientation à la veille des années 1960 : des activités de topographie -relevés, marches, courses- scoutes, touristiques (Clubs Vosgien, Touring-club de France, Camping-club-de France), militaires (Sociétés de topographie conscriptive, Armée) existent depuis la fin du XIXe mais elles restent étroitement liées à ces organisations et se pratiquent le plus souvent dans des modalités non compétitives. La France a pourtant été confrontée aux tentatives d’expansion de l’orientering : la mise sur pied des premiers « cross-country d’orientation » à la Fédération française d’athlétisme entre 1939 et 1942 puis chez les Scouts de France -comme l’indique la compétition du 15 décembre 1949 relatée par l’Equipe- témoignent du fait que le sport commence à sortir du périmètre scandinave. L’implantation de « cross d’orientation » ou de « parcours d’orientation » au sein du Secteur extrascolaire et de la Fédération française d’éducation physique (FFEP) à partir de 1956, est le fruit de mécanismes de diffusion qui portent l’empreinte suédoise : de la Lingiade de Stockholm (1949) au stage de Chimay en Belgique (1956), quelques enseignants français ramènent dans leurs bagages les rudiments de l’activité sportive qu’ils vont diffuser via des stages dans ces deux structures. Il s’agit pour ces milieux défendant une éducation physique de type néo-suédoise ou hébertiste -et qui ne survivront pas à la montée des politiques sportives de la Vème République-, de redynamiser leurs offres avec un produit neuf et attractif. Ce sont les mêmes raisons qui conduisent la FFEP à demander et obtenir des pouvoirs publics en 1966 l’autorisation de s’occuper des destinées du jeune sport orienteering. Mais le succès ne viendra ni de cet organisme qui vit ses derniers instants, ni des courses de « démonstration » des prosélytes suédois (passées inaperçues malgré la présence de sportifs internationaux : Compiègne et Gérardmer 1965 ; Marly et Rambouillet 1967), mais de l’opiniâtreté d’un autre Suédois, Will Stalbrand. L’homme, délégué de la succursale française Silva®, parvient à rassembler en un consensus temporaire les milieux au sein desquels prosélytisme et démarche lucrative ont permis d’implanter l’activité sportive : l’Ecole interarmées des sports (EIS), l’Office national des forêts et les milieux enseignants. La Fédération française de course d’orientation (FFCO) naît le 25 avril 1970 portant dans ses structures l’empreinte des milieux qui lui ont permis de voir le jour. Son adhésion à l’IOF l’année suivante, la pousse dés lors à trouver les moyens de faire figure honorable dans les concours internationaux.


La FFCO depuis 1970 : structuration et performances
Deux périodes peuvent être envisagées pour décrire la trajectoire du sport depuis cinquante ans. Recruter, former des dirigeants, cartographier sont prioritaires. L’aide des militaires de l’EIS, fortement présents dans les bureaux et comités directeurs, permet de doper le nombre de clubs (apport des Clubs sportifs et artistiques de la défense) et de participer aux premières compétitions militaires et civiles. L’organisation des championnats du monde en 1987 oblige alors la fédération à rentrer dans une modernité technique et à soigner l’image d’une activité sportive civile en oeuvrant en direction des médias. La deuxième période peut-être comparée à la montée de l’Everest tant les concurrents scandinaves et suisses sont prestigieux et quasiment inatteignables. Ce n’est pas sur le nombre des pratiquants que les progrès sont les plus imputables : après avoir augmenté, les effectifs restent stables depuis une
vingtaine d’années. La mise en place de parcours permanents et le partenariat avec le sport scolaire ne parviennent pas à convaincre durablement. Pourtant le sport féminin a le vent en poupe : en 2019, 41,3% des licences sont féminines. La FFCO est la 8ème des 51 fédérations unisport non olympiques concernant leur taux de participation. Il faut cependant attendre 2018 pour qu’une femme, Isia Basset, obtienne le bronze dans les championnats du monde de moyenne distance. Le succès tant attendu, permettant à la France de rivaliser avec les meilleures équipes mondiales, est dû à la mise au point de techniques d’entrainement originales basées sur l’optimisation de la prise d’information. Elles assurent à Thierry Gueorgiou l’obtention de 14 médailles d’or aux World Orienteering Championships entre 2003 et 2017, dont 3 (longue, medium et relais) à domicile en 2011.


Comment se positionne le sport français sur l’échiquier mondial en 2023 ? Suède, Finlande, Norvège et Suisse restent les maitres incontestés de la discipline mais les résultats obtenus lui assurent une place respectable dans le concert des nations en tête de peloton.

 

Ce résumé est extrait de la thèse de doctorat de Maïté Lascaud soutenue en 2004 et publiée en 2021 chez L’Harmattan sous le titre Histoire de la course d'orientation française .